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Radical Rapture 2019 : revue du Royaume-Uni


Radical Rapture 2019 UE

Qu’est-ce que c’est ?

Sur une route de campagne froide et sans numéro, un cavalier d’un cheval à motif de pinto salue le conducteur d’une voiture de piste de couleur Day-Glo avec une politesse excessive envers quelqu’un qui a beaucoup moins d’affaires à faire là où il est qu’elle. Il fait cinq degrés au-dessus du point de congélation, nous sommes en décembre et nous sommes à quelques kilomètres au sud de Silverstone : ce n’est ni le moment ni l’endroit que vous choisiriez pour vous présenter à une toute nouvelle voiture de piste légale pour la route. Mais quand est-ce que des obstacles mineurs comme ça nous ont déjà arrêtés ?

La Rapture est la dernière spéciale de journée de piste légale du constructeur de voitures de course Radical, basé à Peterborough. Succédant à l’ancien SR3 SL, il s’agit ostensiblement d’un prototype de cellule spatiale SR3 qui a été adapté pour passer les règles d’homologation de sécurité routière non seulement en Europe mais aussi ailleurs dans le monde. Bien qu’elle puisse être légale sur la route, elle est néanmoins principalement destinée à la piste ; le genre de voiture conçue pour pouvoir être conduite à destination et en provenance d’un circuit, mais non utilisée en de nombreuses autres occasions – et dont l’existence dans la gamme des salles d’exposition de Radical permet à la firme de vendre des voitures à des clients sans licence de sport automobile dans des pays où il est tout simplement interdit d’acheter une voiture de piste sans licence.

Autour de la cellule de sécurité FIA du Rapture et de tous les tubes légers de son châssis, se trouve donc une carrosserie en composite plastique. À l’avant et à l’arrière, on trouve des essieux à double triangulation avec une suspension entièrement réglable. Plus loin encore, vers les extrémités de la voiture, on trouve des surfaces aérodynamiques expansives et d’apparence agressive, le séparateur avant de la voiture ayant notamment été reprofilé pour augmenter la force d’appui en cas de piqué prononcé.

Le moteur turbo de 2,3 litres de Ford Ecoboost, monté en long, a été réglé par Radical pour produire 360 ch et 320 lb-pi de couple. Il alimente les roues arrière par l’entremise d’une boîte de vitesses séquentielle à six rapports avec palettes au volant et d’un différentiel à glissement limité Quaife. Il s’agit donc de l’option  » junior  » de 90 000 £ de Radical, mais toujours une option avec près de 500 ch par tonne.

A quoi ça ressemble ?

On n’a qu’à sauter par-dessus le large panneau latéral du Rapture et à descendre dans un habitacle assez étroit qui remplace un pare-brise par une petite lèvre de déflecteur de vent, et qui n’offre que des ceintures à quatre points et un arrangement assez sommaire de commandes d’appareillage secondaire comme confort de créature.

L’instrumentation se fait par l’intermédiaire d’un petit écran LCD couleur monté au centre du tableau de bord, et en dessous se trouve la ligne de boutons commandant les phares et le chauffage de la voiture. L’ajustement des matériaux et la finition sont plutôt médiocres ; les extrémités supérieures et inférieures du panneau de la planche de bord de notre voiture d’essai vacillaient comme une boîte à sandwich en carton, bien que les parties de celle-ci qui supportaient les boutons semblaient assez bien fixées. Bref, ce serait un défi de s’enthousiasmer pour cet environnement de conduite comme vous pourriez le faire dans une Dallara Stradale. Mais encore une fois, les propriétaires de Radical sont bien habitués aux véhicules dont la valeur est définie carrément par ce qu’ils font plutôt que par leur apparence ou leur nature.

Le cockpit est certainement assez accommodant. À 6 pi 3 po, j’étais à la limite de l’espace pour les jambes dans la voiture, et il me manquait un peu d’espace pour les coudes à l’extérieur – bien que je n’aie pas dépassé les limites du confort.

Le moteur s’allume après avoir tourné l’isolateur de batterie et les clés de contact, puis après avoir appuyé sur le bouton du démarreur. Il a besoin de quelques minutes pour se réchauffer avant de fonctionner autrement qu’en mode  » boiteux « . Même lorsqu’il fait chaud, il est assez brutal et indiscipliné sur une partie de l’accélérateur, se balançant d’avant en arrière sur ses supports rigides chaque fois qu’on appuie sur la pédale d’accélérateur, et provoquant un shunt de la boîte de vitesses et des bruits de frottement et de gémissement à bas régime.

Il suffit de dire que les bas régimes et les vitesses de tous les jours ne sont pas du tout ce à quoi le groupe motopropulseur du Rapture est destiné. De même, son châssis se comporte très bien sur la route, mais il s’adapte aux bosses et au carrossage de manière à être très vivant sur les routes de type B. Les chances que votre concentration diminue à tout moment lorsque vous conduisez cette voiture sont plutôt faibles.

Le Rapture est encore plus vif sur une piste de course hivernale et humide, bien que différemment. 360 ch dans quelque chose de si léger permet de prendre un rythme sans prisonnier mais aussi, je suis heureux de le signaler, une maniabilité suffisamment bonne pour qu’un pilote aussi peu familier avec la voiture que la piste puisse profiter de plusieurs séries de tours sur le mouillé sans accident ni incident.

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