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Nissan Juke Hybrid 2022 : test en France


L’Alliance Renault-Nissan est bien vivante, semble-t-il. Le prochain remplaçant du Renault Kadjar sera basé sur le Nissan Qashqai, et maintenant Nissan profite de l’inhabituel groupe motopropulseur hybride E-Tech de Renault pour électrifier le Nissan Juke.

Le nouveau Juke Hybrid est donc propulsé par la combinaison inédite de ce qui est essentiellement une boîte de vitesses à quatre rapports non synchronisés avec un moteur électrique de 48 ch, un démarreur-générateur de 20 ch et un moteur 1,6 litre atmosphérique de 93 ch. Cela équivaut à une puissance totale de 141 ch.

Nissan voudrait vous faire croire que ses hybrides donnent aux conducteurs la « sensation du VE », mais sans les inconvénients. Ce n’est pas le cas du Juke. Il a l’impression d’être un hybride, même si, heureusement, il est assez abouti.

En pratique, le conducteur est généralement tenu à distance de ce que fait le groupe motopropulseur. Comme dans les Renaults, il n’y a pas de tachymètre ni de commande manuelle des vitesses. Il suffit de mettre le moteur en marche et, la plupart du temps, le logiciel fait un travail décent pour maintenir le tout en ébullition.

Nous avons déjà observé que ce système ne ressent pas vraiment ses 141 ch. C’est un peu un problème dans une voiture comme la Renault Arkana, mais dans une voiture plus petite et plus légère comme la Renault Clio E-Tech ou le Juke, il fonctionne assez bien, donnant l’impression d’être plus torride et sans effort que le moteur 1.0 litre du Juke standard.

Ce n’est pas une merveille dynamique, cependant. Sous des charges plus élevées, le moteur commence à meugler un peu et prend une seconde de trop pour redescendre après que vous ayez relâché l’accélérateur, mais il est assez bien étouffé pour ne pas devenir fatigant. Il évite la sensation d’élasticité des systèmes de type CVT utilisés par Toyota et Honda, mais si vous recherchez quelque chose que l’on pourrait qualifier d’agréable à conduire, nous vous suggérons d’ignorer toutes les options hybrides de toute façon.

Le châssis n’a certainement pas souffert : il se situe à l’extrémité la plus ferme de la catégorie des crossovers, mais devient rarement rugueux ou dur. Ayant conduit des voitures avec des roues de 17 et 19 pouces dos à dos, l’impact des nids de poule peut être ressenti de manière légèrement plus vive avec les roues plus grandes, mais ce n’est pas le jour et la nuit.

Dans le même temps, Nissan a profité de l’occasion pour apporter quelques retouches visuelles à l’ensemble de la gamme Juke. Il y a des pare-chocs redessinés, différentes options de roues, un nouveau spoiler arrière et des systèmes audio et d’entrée sans clé améliorés. Vous reconnaîtrez l’hybride à sa calandre partiellement masquée.

Cela aurait également été une bonne occasion de mettre à niveau le système d’infodivertissement vers le système plus moderne utilisé dans le dernier Nissan Qashqais et le prochain Nissan Ariya, mais le Juke conserve l’écran de 8,0 pouces légèrement daté mais surtout inoffensif qu’il avait auparavant.

Le reste de l’habitacle reste le même, à l’exception des 68 litres de coffre qui ont été sacrifiés à la batterie hybride. Avec 356 litres, il est toujours plus grand que celui du Renault Captur Hybrid et comparable à celui de la Toyota Yaris Cross, tandis que l’espace aux places arrière est plus généreux que dans les deux rivaux hybrides du Juke.

La raison d’être de tout véhicule hybride est l’amélioration de la consommation de carburant. D’une part, un gain de 10mpg sur le cycle combiné grâce à un groupe motopropulseur plus puissant semble être une bonne affaire. D’autre part, si les 44mpg que nous avons constatés lors de notre essai sont une amélioration décente par rapport aux 37,8mpg que nous avons obtenus lors de l’essai d’un Juke standard, ils sont loin des 60mpg que peut atteindre une Toyota Yaris Cross.

Les prix du Nissan Juke Hybrid commencent à 27 250 €, car il n’est disponible qu’à partir du niveau N-Connecta. Il s’agit du niveau de finition moyen du Juke normal. A l’identique, l’hybride coûte 1500 € de plus qu’un Juke 1,0 litre automatique équivalent et 3200 € de plus que le manuel. Si l’on additionne le tout, on obtient une augmentation considérable de 6830 € par rapport au Juke le moins cher. Cela le rend également légèrement plus cher qu’une Yaris Cross équivalente.

L’hybride est un ajout intéressant à la gamme Juke, car il apporte une certaine flexibilité et économie au groupe motopropulseur tout en préservant l’espace intérieur et l’ambiance, ainsi que le comportement routier soigné. Son efficacité est finalement décevante et son prix pourrait s’avérer légèrement trop ambitieux.